À eux trois, ces mots résument bien le défi que pose l'urbanisation croissante à nos bassins versants. Il suffit de sortir par une forte pluie et d'observer les fossés et les cours d'eau pour constater les dommages sur le territoire annelacois. Les talus et les sols non stabilisés se creusent (érosion), alors que les fossés et les cours d'eau transportent les sédiments vers les lacs, accélérant ainsi leur vieillissement (eutrophisation). Ces processus sont naturels, mais ils sont grandement influencés par la mise à nu des sols que causent les chantiers de construction ou les modifications du couvert végétal.
Heureusement, des solutions simples et efficaces existent, et l'une d'elles est le maintien du couvert forestier. C'est l'approche la plus pertinente et la plus facile pour réduire l'apport de sédiments dans les milieux aquatiques. Les arbres disposent, en plus, d'un système racinaire très développé qui leur permet de capter des quantités importantes de nutriments et de contaminants. Si les vieux arbres tombés au sol créent des barrages naturels qui retiennent l'eau, les feuilles mortes, elles, reconstituent l'humus forestier en se décomposant. Bref, les arbres représentent d'excellents alliés.
Pour réduire l'érosion, la sédimentation et l'eutrophisation, il faut aussi minimiser l'imperméabilisation des sols et les drainages inadéquats qui accélèrent le ruissellement vers les fossés, les cours d'eau, puis les lacs. Pendant un chantier de construction ou avant toute excavation, il est important d'instaurer des mesures de protection. Un sol fortement érodé est complexe à stabiliser, et il exige l'installation de matelas anti-érosion pour protéger l'aménagement fraîchement végétalisé. Agir avant, c'est maintenir le couvert végétal, poser des barrières à sédiments ou des bottes de paille pour maintenir les particules de sol sur le site!
D'après la publication Détermination d'objectifs relatifs à la réduction des charges d'azote, de phosphore et de matières en suspension dans les bassins versants prioritaires du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (2005), les taux d'érosion associés aux activités de construction résidentielle peuvent être 2 000 fois plus élevés que ceux mesurés normalement en forêt.